Les traumatismes de l’enfance peuvent -ils créer des personnages troublants pour les thrillers psychologiques ?
La phrase gâchette, celle qui brise les dernières amarres qui vous relient à la réalité.
Comment bascule-t-on dans la folie meurtrière ? L'inné ? L'acquis ?Une vieille dame impassible attend, dans une salle d'interrogatoire au commissariat central de Nice.
Elle est accusée des pires méfaits, une série d'amputations visant invariablement tous les mois un trentenaire.
La scène de crime révèle pour certaines victimes, des agissements particulièrement glauques, cachés à la face du monde, et mis en lumière par la tueuse en série.
Rituel satanique ? Œuvre d'une déséquilibrée ?
Il faut tout le flair du Capitaine Grégory Lopez et de sa patronne la Commissaire Yasmina Avataria, pour comprendre que cette charmante vieille dame poursuit une problématique précise.
Jusqu'où l'enfance traumatisante peut-elle nous emmener ? Jusqu'où l'écriture bascule-t-elle dans le chaos du personnage ? Jusqu'à la mort.
Le chaos, l'imprévisibilité des relations vécues dans l'enfance créent des profils humains pathologiques inquiétants, déroutants et incontrôlables et très puissants comme personnages. L'intelligence, l'émotion, la socialisation, les capacités relationnelles créent une rage au ventre et un cœur mort en apparence.
Si dans son thriller, Yolande Egyed pose l'état d'un personnage honnête en apparence, il n'en demeure pas moins qu'un thriller s'écrit avec le goût des tripes du tueur sans savoir jusqu'où cela mènera. On perçoit la saveur de l'auteur dans des ingrédients allant jusqu'à l'amer, le détestable ou l'aimable.
La pulsion est une force biologique inconsciente qui, agissant de façon permanente, suscite une certaine conduite. La source des pulsions est corporelle. C'est un état d'excitation qui amène l'acteur vers un objet ou une personne, grâce auquel la tension sera réduite.
C'est alors que le concept de pulsion de mort d'après Freud peut entrer en jeu. La fixation du trauma en soi, cette compulsion de répétition qui s'apparente à une force démoniaque, irrépressible qui pousse à l'acte. La haine se détachant alors de la rage. La rage pulsionnelle qui assouvit la tension existentielle.
Des traumatismes de l'enfance naissent les noirceurs de l'âme qui assouvissent leur pulsion dans un sentiment de puissance et de contrôle.https://amzn.to/3PNpUod(Tuez moi mais ne me haïssez pas. 2.99 e en version numérique)
Commentaires